photo: Papa Webo à la fin de sa prestation le 25 mai 2023 aux écoles Sambin Barrage A, B, C, Tanghin, Ouagadougou [1]
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Günther Lanier, Ouagadougou 29 mai 2023
L’heureuse idée est venue de la musicienne burkinabè Reine Akoandambou. Sous son nom civil de Marie Claire Akoandambou, elle est présidente de l’Association Claire-Vision et gérante du Restaurant burkinabè Koupadjana[2]. Sur l’initiative de cette femme battante et avec le soutien du ministère de l’Education[3], une petite équipe d’artistes et leur entourage ont mis en œuvre la phase pilote de la Caravane de sensibilisation et de plaidoyer pour l’Education Inclusive et le respect du Calendrier Vaccinal des Enfants.
Le financement est venu d’une petite ONG autrichienne, le Club 0,7% dont les membres sont toutes et tous employé.e.s au ministère des Affaire étrangères à Vienne et qui, au-delà de leur travail, apportent de leurs propres poches une contribution à ce que le pourcentage du PIB autrichien dédié à l’aide au développement s’approche un peu plus des 0,7% promis comme aide au développement par les pays riches au pays pauvres depuis 1970[4].
On n’aurait jamais eu accès à cette ONG et son argent sans Michael König, depuis début 2022 chef très dynamique du Bureau de la Coopération autrichienne pour le Développement au Burkina Faso. Un très grand merci à lui !
Tout était fin prêt pour la première étape de la caravane le 19 mai au restaurant burkinabè Koupadjana. La première étape, c’était la conférence de presse. Fallait que les médias apprennent ce qu’on allait faire. On voulait ratisser large. Et qui mieux que journaux, radios, télés peut toucher un grand nombre de gens ?
Deux sujets sont les préoccupations au cœur de la caravane : l’éducation inclusive et le respect du calendrier vaccinal des enfants. En général, tout le monde est d’accord que toutes les filles et tous les garçons doivent aller à l’école. L’éducation inclusive veut que tout.e enfant, qu’il ou elle vive avec un handicap ou non, ait accès à la même éducation : aux mêmes écoles, mêmes classes, enseignées par les mêmes enseignant.e.s. On ne veut pas que le handicap mette quelqu’un.e à part ; on ne veut pas qu’il y ait des écoles ou des classes spécialisées. Des enfants qui ont des besoins spéciaux, qui ont des difficultés causées par le handicap, doivent être enseigné.e.s mieux que les autres. Il ne faut surtout exclure personne en âge d’apprendre[5].
à la conférence de presse – au milieu du podium Marie Claire/Reine Akoandambou, à gauche Boubacar K. Dao, modérateur – il est aussi le Président de la Société des Auteurs, des Gens de l’Ecrit et des Savoirs (SAGES)
L’idée de base de la caravane est simple : les artistes, et en particulier les musiciennes et musiciens, jouissent d’un grand prestige (qui peut parfois aller jusqu’à la vénération ou le culte) auprès de leur public. C’était à mettre à profit. En plus, une carrière d’artiste garantit une bonne présence sur scène – cela fait partie du boulot ; si tu n’en as pas, personne ne va t’applaudir. Qui mieux que des musiciens et musiciennes donc pour sensibiliser un jeune public ?
Une caravane offre une série de scènes à un groupe d’artistes. Pour la phase pilote, le projet soumis au Club 0,7% à Vienne prévit la participation de cinq artistes vivant avec un handicap. Les scènes qu’on leur ouvrait se trouvaient dans trois écoles primaires de Tanghin et Somgandé (des quartiers au centre-nord/centre nord-est de Ouagadougou). Mais en fait, en prestant dans trois écoles, nous en avons sensibilisé sept : l’école Sambin Barrage A n’a pas refusé aux élèves de ses écoles sœurs Sambin Barrage B et C (qui partagent le même très grand terrain) la participation au concert et à l’animation de la caravane. Et cela vaut aussi pour Somgandé A, C et E.
Vacciner (par exemple contre la polio, méningite, tuberculose) réduit les maladies et handicaps qui, jusque-là, ont souvent empêché les enfants d’être envoyé.e.s à l’école. Et en vaccinant, il faut bien suivre le calendrier vaccinal.
affiche de la caravane pour la phase pilote en mai 2023, © Claire-Vision
La grande journée de la caravane était le jeudi 25 mai, la journée de l’épreuve du terrain, la journée des écoles. Parce que, comme le rappeur du groupe Moving Turbo allait nous rappeler plusieurs fois en cours de journée, «c’est ici que ça se passe et nulle part ailleurs».
Les deux jours avant, les élèves avaient vécu les épreuves des examens blancs. Mais pour la plupart – toutes celles et tous ceux qui ne sont pas en classe d’examen – ce jeudi avec son animation musicale sentait déjà les vacances qui ne vont pas tarder à s’installer.
Les artistes ont la réputation d’être des couche-tard/lève-tard. Mais malgré qu’il fît bien au lit après la pluie de la nuit avant, tout le monde était là à 7 heures pile, la Reine Akoandambou en première, les quatre autres musiciens, les deux danseurs, les DJ-techniciens, Dao. Seul le photographe[6] prit un peu de retard.
peu avant le lancement des procédures jeudi matin à l’école Tanghin secteur 23 A
Et puis c’était parti. Boubacar K. Dao prit la parole, il allait nous guider toute la journée en tant que modérateur et présentateur[7]. Ses paroles, ce matin d’air nettoyé par la pluie, étaient d’une netteté et clarté étonnante. Il expliquait aux élèves dans un langage à portée de ce petit mais si important public de quoi il s’agissait.
Je vous donne ici une courte version pour adultes de ce qu’il disait.
Selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, une personne sur sept dans le monde est en situation de handicap. Nos statistiques au Burkina ne sont pas tout à fait à la hauteur, les chiffres qu’on donne sont beaucoup trop bas[8]. Une personne sur sept – il n’y a pas de raison pourquoi le taux serait plus bas parmi nous – veut dire qu’il y aurait 3 millions de Burkinabè en situation de handicap – dont à peu près la moitié sont des enfants. Une partie importante de ces enfants risquent de ne jamais être inscrit.e.s à l’école, on les garde plutôt à la maison.
quelques explications et un tout petit peu de théorie de la part de Boubacar K. Dao comme entrée en jeu
Il y a quatre manières de «gérer» les personnes en situation de handicap. Premièrement l’exclusion pure et simple, ça veut dire qu’on les tient à l’écart et ne fait plus ou moins rien pour eux et elles. Puis il y a le système séparé : comme ils et elles sont différent.e.s, on crée des institutions spécialisées, par exemple des écoles pour personnes vivant avec un handicap. C’est mieux que l’exclusion, mais la participation de ces personnes à la vie sociétal se trouve réduite. Ensuite il y a le système intégré où les élèves en situation de handicap ont accès aux mêmes écoles mais sont séparé.e.s des autres dans des classes spéciales.
Et finalement il y a le système inclusif, l’éducation inclusive – et c’est ce modèle, ce système qui est de nos jours globalement reconnu comme ce qu’il faut. La participation est entière. On ne sépare plus du tout des élèves sans et avec handicap et on les enseigne ensemble dans les mêmes classes[9].
dans l’ombre et rarement bien en vue, mais sans eux, rien ne marcherait : les techniciens Ganamé Adam’s et Nikiéma Tassere; ici aux écoles Sambin Barrage A, B et C
Les maladies peuvent empêcher les enfants d’aller à l’école. Si c’est un rhume ou une grippe, l’absence ne sera pas longue. Mais il y a des maladies débilitantes qui causent des handicaps pour toute une vie. Pour certaines de ces maladies, il y a des vaccins. Depuis le 29 avril 1981, le Burkina Faso met en œuvre le PEV, le Programme élargi de vaccination. De six antigènes (vaccins) au début, il est passé à plus de 15 dans les années 2020. Avec tout vaccin – comme avec tout médicament – il faut respecter les instructions de posologie, ça veut dire le dosage et la fréquence d’administration. Avec les vaccins, on parle du «respect du calendrier vaccinal».
Nous espérons bientôt avoir à notre disposition un vaccin anti-palu efficace, le R21/Matrix-M développé par l’université d’Oxford. Ce fléau chaque année tue tant de gens – et surtout de jeunes enfants. Le R21 devrait être approuvé par l’OMS dans un futur proche[10].
Mais les vaccins dont on parlait ce jeudi 25 mai dans les écoles de Tanghin et de Somgandé étaient surtout les vaccins contre la méningite et contre la polio (de son nom plein : poliomyélite).
Keyt, nom de scène de Keita Yaya, en prestation à Somgandé A, C, E, l’après-midi
Keyt est un jeune homme mince et doux qui a eu la mauvaise chance d’attraper la méningite et de perdre la vue par conséquence. Mais il a – comme il nous l’a dit lui-même – eu la bonne chance de ne pas perdre la voix. Et il chante ! Et s’y met tout entier. Il a, soit dit en passant, eu la bonne chance d’une éducation inclusive, il a fréquenté la même école et la même classe que fréquentaient tous et toutes les autres aussi.
Les musiciens dont Marie Claire s’est entourée pour cette phase pilote de sa caravane viennent d’horizons très différents. Keyt avec sa voix de jeune garçon, partout où il va suscite les instincts maternels des femmes d’un certain âge et il chante des chansons qu’on pourrait appeler naïves mais qui sont bien reçues, pas seulement par le jeune public écolier de ce jeudi 25 mai.
Et n’a-t-il pas raison quand il chante par exemple : «S’il faut se battre pour une chose, c’est la paix» ?
Moving Turbo le matin à l’école Tanghin secteur 23 A
Ensuite, il y a le rappeur Moving Turbo qu’on voit rarement enlever son chapeau de laine (je crois), même sous le soleil de midi. Lui a eu la polio. Il a besoin de deux béquilles pour marcher – un de ces pieds ne fait que pendre de la hanche. Pour chanter, pour tenir le micro d’une main, il doit d’abord s’arrêter, prendre la deuxième béquille aussi dans sa main gauche. Et puis il ouvre sa gueule et les rythmes du rap remplissent la scène jusqu’au dernier coin. Avec comme une sorte de refrain «wech, wech», pause pour que le public puisse reprendre, puis «what’s up man?» et encore une pause et le public reprend et adore.
Sam Sinaï en prestation aux écoles Sambin Barrage
Puis mon ami Sam Sinaï, une institution de la scène artistique de Ouaga. Il est «l’homme de Polio», chanson qu’il a écrite il y a plusieurs décennies pour inciter les parents à aller vacciner leurs enfants. Jeudi, il l’a chantée dans les trois écoles. La caravane s’y prêtait. Pourtant, il a bien ses deux jambes, n’était pas victime de la poliomyélite. Mais cet homme engagé dont les chansons parlent de thèmes d’une grande envergure, n’a pas besoin d’avoir vécu une situation pour en souffrir. Empathie oblige. Lui-même manque du bras droit. Je le connais depuis si longtemps que j’ai oublié comment il l’a perdu. Et en fin de compte, c’est sans importance. Après «Polio», il faisait danser le Warba aux enfants, la danse des Mossi.
Papa Webo aux écoles Sambin Barrage A, B, C
Il est un virtuose des trois-roues. Il a conduit sa chaise-roulante à toute vitesse en direction des élèves assis.es par terre et ce n’est qu’au dernier moment qu’il ne s’est pas seulement arrêté, mais qu’il a soulevé la roue de devant de sa chaise-roulante (ça monte encore plus que sur la photo) et se maintenait dans un équilibre étonnamment stable. C’est maintes fois qu’il a répété cette acrobatie, ce tour de force. Il n’a touché personne, pas une seule fois.
Lui aussi a eu la mauvaise chance d’attraper la polio. Et pour lui, ce sont les deux pieds qui sont gâtés. Mais quelle énergie ! Energie physique en premier lieu, mais aussi dans sa musique. Ce n’est pas la première fois qu’en tant que personne vivant sans handicap, je reste bouche bée devant une personne vivant avec et que je me dis : si j’avais seulement la moitié de son énergie !
Reine Akoandambou en pleine prestation à l’école Tanghin secteur 23 A, derrière elle, les deux jeunes en noir, sont son «commando», ses deux danseurs Yoble Djeha et Kra Kouame Frederic
Une autre de ces personnes à l’énergie admirable vient maintenant conclure en star le défilé d’artistes du jeudi 25 mai : Reine Akoandambou. S’il s’agissait d’une compétition de course, elle n’aurait aucune chance contre moi, même si je suis plus vieux qu’elle. Mais pour braver maintes obstacles et toute contrariété – quelle battante !
Pensez seulement au festival HandiTalent[11] dont elle vient de réaliser – avec grand succès – la 9e édition du 30 mars au 2 avril 2023 à Pô, en pays Kasséna, proche de la frontière avec le Ghana. Chaque année à nouveau la recherche de financement, ces soucis sans fin avec des bailleurs qui disent oui et promettent et tu attends et parfois l’argent sera en effet mis à ta disposition – mais trop tard ; donc besoin de préfinancer. Soucis sans fin… Elle tient bon.
Sa présence sur scène est remarquable. A l’école de Tanghin le matin, la scène était envahie, elle était à l’aise, ce bain de foule était beau à voir et sans doute encore plus splendide à vivre. Les forces de l’ordre (les enseignant.e.s) étaient dépassées – après la prestation de la Reine, on a mis un cercle de table-bancs autour d’un espace qui devait rester libre. Des scènes similaires se sont passées dans les deux autres écoles : à Sambin Barrage, ça ne posait pas de problème. Par contre, à Somgandé, en fin d’après-midi les enseignant.e.s ne savaient plus où donner de la tête, pris dans les contradictions des exigences de leurs rôles d’animateurs et animatrices d’un côté, et de dompteurs et dompteuses en charge de discipline et ordre de l’autre.
peur du contact ? ne connais pas ; la Reine en prestation à Sambin Barrage, ses deux danseurs émerveillés des deux élèves stars (la fille en robe blanche qui nous tourne le dos et le garçon en maillot d’Etalon, un Samo, qui dansent le djongo, danse des Kasséna comme des professionnel.le.s
Elle aussi a souffert de la polio. Elle s’en est sortie mieux que Moving Turbo et Papa Webo. Elle boite. Son pied droit ne lui sert qu’à moitié. Mais elle n’a pas besoin de béquilles pour marcher. Elle dit que c’est sa maman, versée en médicine traditionnelle, qui n’a pas baissé les bras et qui a lutté lutté lutté contre la maladie de sa fille chérie.
Mais même si elle s’en est relativement bien sortie et qu’elle peut marcher, peut prester debout et esquisser des mouvements de danse : qui n’aurait pas froid au dos quand elle demande le public – les élèves : Je suis jolie, non ? Je chante bien, n’est-ce pas ? Mais qui parmi vous veut mon pied mort ? Non, personne ne veut ça…
Elle est et reste notre Reine du handicap, comme elle s’est appelée dans une de ses chansons.
Reine Akoandambou et ses deux danseurs prestent aux écoles Somgandé A, C, E. Notez que la danse se passe sur une rampe – condition physique pour l’éducation inclusive : les personnes en chaises roulantes peuvent accéder aux classes.
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En résumé du jour, de cette phase pilote de la caravane de sensibilisation et de plaidoyer pour l’éducation inclusive et le respect du calendrier vaccinal des enfants, on peut dire que bien au-delà des messages véhiculés, la caravane a semé la joie partout où elle est passée. Des deux côtés, actrice/acteurs sur scène et public, c’était une expérience très enrichissante. Bon vent à la caravane, que tout Ouaga et tout le Burkina puisse en profiter prochainement ! Bailleurs entendez !
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Notes de fin:
[1] Photos de cet article (sauf l’affiche) : Günther Lanier 25 mai 2023 ; conférence de presse 19 mai 2023.
[2] GPS : https://www.google.com/maps/place/Restaurant+Burkinab%C3%A8+Koupadjana/@12.3766833,-1.4779515,15z/data=!4m6!3m5!1s0xe2ebf521fba1873:0x9750e35a9af482b8!8m2!3d12.3766833!4d-1.4779515!16s%2Fg%2F11q8s24p4s?entry=ttu.
[3] Nom complet : Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales.
[4] Résolution 2626 (XXV) du 24 octobre 1970 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la Stratégie internationale du développement. Les pays qui ont atteint ces 0,7% sont rares : Grande Bretagne, Suède, Pays Bas, Danemark, Norvège, Luxembourg. La résolution 2626 (XXV) peut être téléchargée sur https://www.undocs.org/Home/Mobile?FinalSymbol=A%2FRES%2F2626(XXV)&Language=E&DeviceType=Desktop&LangRequested=False.
[5] Y-a-t-il des limites à l’école inclusive ? Tant que l’enfant apprend et même si CEP, BEPC et bac restent hors de portée, cela vaut la peine. Lire le petit essai sur https://www.versunecoleinclusive.fr/y-a-t-il-une-limite-a-linclusion/.
[6] Je ne parle pas de moi, toujours très en avance, mais du photographe professionnel engagé.
[7] Pour sa présidence de la SAGES voir ci-dessus lors de la conférence de presse.
[8] C’est en partie parce que les gens n’aiment pas se définir comme «handicapé.e» et c’est sur l’autodéfinition que les données disponibles reposent.
[9] L’Institut International de Planification de l’Education de l’UNESCO écrit : «Pour l’éducation des élèves en situation de handicap, les politiques nationales prévoient un système séparé dans 25% des pays, un système intégré dans 10% des pays et un système inclusif dans seulement 17% des pays. Les États restants appliquent un système mixte d’enseignement ségrégatif et intégré.» Voir https://www.iiep.unesco.org/fr/linclusion-dans-leducation. La citation est sortie de Unesco, Inclusion et Education : Tous, sans exception. Rapport mondial de suivi sur l’éducation 2020, accessible sur https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000374904.
[10] Le Ghana et le Nigeria n’ont pas attendu que l’OMS approuve et en ont déjà autorisé l’utilisation.
[11] J’ai dans le passé écrit deux articles en français sur son festival HandiTalent : Günther Lanier, Le handicap se met à danser. HandiTalent IV n’a pas exclu les valides, Ouagadougou (Africa Libre) 22 juin 2018, https://www.africalibre.net/articles/322-le-handicap-se-met-a-danser-ou-handitalent-iv-n-a-pas-exclu-les-valides et Günther Lanier, Handi Talent II. Pô en fête du 22 au 24 avril 2016, Ouagadougou (Africa Libre) avril 2016, https://www.africalibre.net/articles/393-handi-talent-ii-po-en-fete-du-22-au-24-avril-2016.